EDITO – Une génération en Or....
- Raphaël Sachetat

- il y a 5 heures
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Lendemain de fête. Entre fatigue, nostalgie – déjà. Fierté, aussi, d’appartenir à une terre de badminton. Parce que oui, la France est en train de s’immiscer parmi les grandes nations de notre sport préféré. Il y a eu les officiels techniques, jadis, qui furent les premiers à faire briller l’expertise tricolore au-delà de nos frontières. Puis les médias et innovations technologiques (Badmintonphoto, Badzine, pionniers internationaux sur leur secteur, tout comme les idées entrepreneuriales qui mettent le grand coeur tricolore au devant de la scène mondiale – Compo’plume, Boite à p’Arts, Solibad, uniques en leur genre). Puis vint l’aura du savoir-faire organisationnel « à la Française », reconnu aujourd’hui par la communauté internationale avec des événements magistraux (IFB, Mondiaux, etc). Vinrent les premières reconnaissances sportives via nos parabadistes, avec des victoires historiques. Puis les jeunes, en Europe. Et voilà la dernière entité qui manquait à la France pour faire d’elle une belle nation du badminton : des stars, des sportifs qui côtoient les sommets mondiaux et qui jouent pour les plus grands titres de la planète.

Christo Popov a donné une fois encore la semaine dernière, un peu plus de cette touche de performance sportive de haut-niveau que nous avons commencé à toucher du doigt il y a quelques années, et qui est, aujourd’hui, un fait établi : les Français sont devenus bons au badminton. C’est une réalité. Ils font peur aux autres. Pas encore dans toutes les disciplines, mais quand même. Demain, Christo continuera son ascension au classement mondial. Avec une prestation XXL. Mais pas seulement.
Cette génération dorée a un petit truc en plus. Ils sont bosseurs, professionnels, talentueux, mais ils ont, pour eux, bien plus : des qualités humaines rares. Que l’on retrouve souvent dans notre sport, bien ancré culturellement au-delà de l’Oural. Christo est un exemple de gentillesse, de disponibilité. Ce n’est pas juste un champion au grand cœur, c’est un grand bonhomme de 23 ans qui rayonne, d’humilité, d’humanisme, de petites attentions qui font toute la différence. Il prend toujours le temps de signer des autographes, sourit et dit merci au juge de service lorsqu’il récupère un volant. Vous savez quoi ? Cette semaine, lorsqu’un collègue photographe s’est adressé à lui juste avant un point de match pour qu’il se tourne pour célébrer de son côté pour mieux immortaliser la scène, notre champion est ensuite allé plaider en sa faveur pour que son accréditation ne soit pas enlevée…
Que dire de son attitude à la fin de la finale… Après une bataille et une grosse déception de n’avoir pas pu aller chercher un troisième set en finale, il a salué la performance de son adversaire du jour, Anders Antonsen, avec un grand sourire et un pouce levé. La grande classe. C’est aussi ça, être un champion. Un modèle. La preuve aussi que l’on peut rester gentil, courtois, sur un terrain et en dehors, et réussir des performances incroyables. Une belle leçon pour nos jeunes badistes. Et Christo n’est pas le seul dans cet état d’esprit. Son frère, Tomi, évidemment, lui aussi élevé avec des belles valeurs d’humilité, de travail. Même s’ils sont à fond dans leur match et ne lâchent rien, les deux frangins sont des amours en dehors des courts. Tout comme Alex Lanier, lui aussi élevé dans un berceau de vraies valeurs. Thom Gicquel, Charles Noakes, Delphine Delrue, Arnaud Merklé, Méril Loquette et tant d’autres, qui côtoient la crème mondiale avec autant de classe de gentillesse, de respect des autres, d’humour et d’autodérision qui nous rendent encore plus fiers.

Quelle chance que cette génération ! Les titres finiront par arriver – comme Thom et Delphine en Indonésie, ou leur médaille aux mondiaux. Alex au Japon l’an dernier. L’avenir est prometteur. Le passé déjà radieux.

Cette semaine à Cesson Sévigné nous a aussi rappelé la douceur bretonne, l’accueil incroyable, les bénévoles toujours aussi investis et joyeux, cette communauté tellement sympathique, qui ne compte pas ces heures…Un joli plateau, de belles animations, une organisation aux petits oignons, près de 30 000 spectateurs sur la semaine. Une belle médiatisation, avec des plus en plus « d’influenceurs » qui vous font vivre, aussi, la compétition sous de nouveaux formats – c’est bien aussi et il y a beaucoup de créativité chez ces nouveaux venus, qui bossent fort…

Pour ma part, cela faisait longtemps que je n’avais pas pris de photos sur cette compétition – je laisse d’habitude le soin pour cela à des experts – Lucas et Yohan, mais ce dernier a du déclarer forfait à la dernière minute (avec pour tous une pensée pour lui). J’ai donc repris la casquette de photographe (en me taisant en bords de court… pfffff, j’vous jure, des fois…) avec beaucoup de plaisir. Réussi quelques clichés plutôt pas mal – la bonne lumière, ça aide. Laissé mes ouailles de Solibad – Marie, Tof, Léa et Malou se dépatouiller avec les nouveautés (nombreuses) sur le stand. Laissé Tarek, Romain et François aux manettes pour faire vivre avec brio l’évènement coté Badzine (je vous encourage à aller voir sur la page Facebook de badzine ICI, les vidéos sont top). Revu des visages, souriants, épanouis. Des étincelles dans les yeux de tant de gamins. Une fédération qui semble aller bien, même si on ne roule encore pas sur l’Or… et forcément galvanisée par les résultats hors normes de nos champions. Les feux continuent d'être au vert.
Alors, comme souvent, après de telles semaines, on repart à la fois épuisés, mais aussi pleins d’énergie, d’entrain, de nouvelles idées, d’envies. La vie, quoi…. 😊
Kenavo !
Photos : Badmintonphoto et Estelle Reid












Très bel édito! Comme toujours d'ailleurs. Oui Raphaël, le bad français semble sortir de l'ornière: Enfin!!!! Le fruit d'un travail acharné, de la Ffbad certes, mais qui s'est nourri des clubs, aussi petits soient-ils, qui s'attellent année après année à promouvoir ce sport magnifique.
On joue maintenant dans la cour des grands, il était temps!