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Edito – Soyez bénévoles… pour vous-mêmes.


Des bonnes têtes de vainqueurs pour les fous bénévoles qui ont monté une émission Badzine live aux Mondiaux 2010. Loïc et Olivier devaient être en train de monter :)

Ah.. cela faisait longtemps… je profite du calme avant la tempête, ici à Bangkok, pour faire un petit papier un peu plus intime. Moins factuel que ce que vous avez l’habitude de lire. Mais la phrase que ma pote Cyrielle (qui s'y connait sur ce créneaux, elle gère avec une bande d'amis les Championnats de France 2023) a noté sous mon post d’hier m’a donné envie d’ouvrir le débat – où plutôt le partage d’expérience, sur ce que représente le bénévolat. Il y a bien une actu, hein, puisqu’hier, c’était le jour international des bénévoles. Notre jour, quoi, à vous, à moi, ou peut-être bientôt à vous.


« Le travail d’un bénévole n’est pas rémunéré, non pas parce qu’il ne vaut rien, mais parce qu’il est inestimable». disait donc Cyrielle, citant Sherry Anderson, que je ne connaissais pas (joueuse de curling, au passage). Très vrai. Et, pour partager mon expérience personnelle – c’est là l’un des rares privilèges des journalistes éditorialistes, alors j’en profite un peu de temps en temps - c’est même bien plus que cela. On dit que le temps, c’est de l’argent. Le temps, c’est le luxe. Et il est vrai que, dans notre petit microcosme du badminton, s’il y a une immense volonté d’aider, de s’investir, on constate qu’elle s’effrite. Faute de reconnaissance, peut-être. Faute de temps – peut-être aussi. Quoique. Quand on veut, on peut. Faute que ce sont aussi souvent un peu toujours les mêmes qui donnent, et les mêmes qui consomment. Même si, dans le bad en particulier, parmi ceux qui ne font que « consommer » sans pour autant s’investir plus que cela dans la vie du club, il y a aussi des gens formidables qui font du bénévolat dans d’autres structures, à d’autre fins. Chacun son choix, après tout.

"Tawek", Thierry et Raph, bénévoles pour badzine avec Hongyan, qui est aussi notre marraine à Solibad

Mais pour ceux qui se disent qu’ils n’ont ni l’appétence, ni la conscience, ou qui bottent en touche pour toutes sortes de raisons, laissez-moi vous partager un secret. Etre bénévole, participer à quelque chose de positif, en commun, en solidarité, c’est aussi et surtout pour vous. Je n’ai rien du Mahatma Gandhi ou de Nelson Mandela même s’ils sont un peu mes idoles : j’avoue que je suis un bénévole très investi aussi par égoïsme. Par ce que j’en tire. Par les centaines de moments où les endorphines décuplent mon énergie, stimulent ma créativité. Je ne serais sans doute pas le trublion aux milles idées si je n’étais pas aussi investi dans des projets qui ne rapportent rien d’autre qu’une richesse humaine. Cela donne du bonheur, simplement. Du sens. Le sport, en soi, est un inestimable creuset de moments propices à trouver du sens. Une aventure commune, au sein de structures qui ne pourraient pas survivre sans bénévoles. Et c’est vrai à tous les niveaux. Ce bénévolat que j’évoquais à Badzine, hier sur nos réseaux sociaux… ce sont des centaines d’heures – que dis-je, des milliers d’heures depuis 22 ans à simplement vouloir partager ma passion.

Etre bénévole, c'est aussi avoir des opportunités de dingue - ici, Tarek interroge Taufik, et Olivier filme Lin Dan !

Comme mes acolytes de la première heure, ou plus tardivement qui m’ont suivi dans cet improbable aventure informative et qui pourront vous dire exactement la même chose. Quel pied de pouvoir, à l’autre bout du monde, partager des résultats, mais surtout des sensations, des expériences. Des performances. D’être un témoin pour que nos lecteurs reçoivent ces mini-pics d’excitation lorsqu’ils cliquent sur un de nos liens pour savoir ce qui s’est passé. Vivent ou vibrent à travers notre plume des événements que nous avons eu la chance de voir, ou de suivre. De pouvoir innover, inventer, oser comme nous l'avons fait pour notre plus grand plaisir avec Loïc et Paul il y a 15 jours lors du 1er multiplexe de badminton (un peu pourri, on sait, mais pas de notre faute) en top 12. Quel pied, mes amis, que ce bénévolat-là. Cela ne veut pas dire que nous n’ayons pas besoin de reconnaissance, nous sommes humains. Nous aspirons aussi au respect pour notre travail et acceptons volontiers les critiques lorsqu’elles sont constructives ou fondées. Mais quelle liberté de pouvoir ainsi coucher sur papier des bribes de vie de nos athlètes, à qui on s’attache, forcément. Quelle liberté, en tant que journaliste, d’avoir carte blanche pour dire ce que l’on veut – même sous couvert d’une entité sportive. Quelle liberté, pour moi, de pouvoir écrire un papier d’un trait, parfois sans même une relecture (j’avoue, j’ai parfois honte des coquilles que je laisse passer), mais pour le simple plaisir de partager au plus vite et parce je n’ai parfois pas le temps – ou l’énergie - de faire autrement. C’est une liberté que je ne peux pas m’offrir en écrivant pour mes papiers technos aux Echos, par exemple. Alors j’apprécie d’autant plus 😊

La folle équipe des débuts de Solibad. Il manque Marie et Thierry et plein d'autres. On a pas l'air malheureux, si ?

Quant à mon investissement bénévole à Solibad – encore une fois, nous sommes nombreux à faire un travail de l’ombre même si je suis souvent mis en lumière, il m’apporte bien plus encore. C’est sans aucun doute la raison principale pour laquelle je m’accroche à cette discipline avec encore autant d’énergie, de passion depuis près de 13 ans. L’idée de me lever le matin en me disant que, peut-être, l’une de nos actions du jour aura une incidence sur la vie d’un bambin, quelque part… Cela donne la banane. Vraiment. Je ne suis pas du tout sensible ni adepte du bénévolat « sacrifice », où l’on porte un sacerdoce sous prétexte d’aider les autres. Très peu pour moi. On donne aussi pour soi. Et moins on attend en retour, moins on est déçus (une piste de réflexion, justement, pour ceux que l’investissement fatigue). Et même si, encore une fois, la reconnaissance et la gratitude sont des vrais moteurs, il ne faut pas que cela soit une raison pour s’investir.

La banane de circonstance !

La raison, c’est que c’est nécessaire et suffisant, comme on disait dans mes cours de maths. Cela fait un bien fou. Cela donne du sens à sa vie, et, croyez-moi, c’est déjà beaucoup car je sais qu’il n’est pas toujours facile d’en trouver par ailleurs – j’ai moi cette chance-là d’en trouver à la fois dans ma sphère familiale et amicale et dans mon travail, mais je sais que tout le monde n’est pas aussi verni. Cette chance est donc à saisir dans l’investissement que vous pourrez faire pour les autres. Peu importe où. Ni comment. J’ai une famille d’amis très proches – Greg, Hélène et leur fille Raphaële pour ne pas les nommer - qui s’est investie complètement avec la Croix Rouge, sur Paris. Maraudes SDF au début, et ils sont aujourd’hui sur le terrain pour tout type d’interventions et l’expérience a changé leur vie. Je les admire tellement pour cela et j’entends bien aussi le plaisir qu’ils en tirent, malgré les moments difficiles. C’est le cas aussi de mes formidables amis, qui sont aussi la tête dans le guidon, loin d’ici – Dominique et Tri en Indonésie, Romain et sa famille à Madagascar, Joe au Congo et au Togo, Sandrine un peu partout, Kelsey au Rwanda, Sister Malar en Malaisie, et tellement d’autres. Ils sont incroyables. Et heureux. Cette expérience fait grandir. A tout âge. Ados et jeunes adultes qui lisez ceci (si vous avez eu la patience d’aller jusqu’ici), foncez, vous verrez comme c’est délicieux. Enivrant. Cela apporte de la légèreté, du recul, même pour les tâches les plus ingrates ou dans des environnements les plus compliqués. J’ai aussi vécu des moments de grande joie et des fous-rires improbables dans des endroits les plus pauvres de la planète. On fait comme on peut, et c’est déjà beaucoup, et cela permet aussi d’apporter un peu de légèreté autour de soi. C’est vrai pour le bénévolat caritatif – que j’encourage, évidemment - mais c’est vrai aussi pour tout bénévolat associatif. On peut y découvrir des vocations, prendre confiance en soi, créer des cercles vertueux, grandir. Toujours grandir. Partager.

Tout cela, c’est aussi pour vous, pas seulement pour ceux pour qui vous vous investissez. Et j’irai même plus loin : si ceux-là n’apprécient pas ou ne montrent pas de gratitude vis-à-vis du temps et de l’énergie que vous leur consacrez, c’est en fait tant pis pour eux. Voire triste. Vous, vous aurez eu votre « shot » de bien-être, d’endorphines. Ce petit boost qui vous fait vous regarder dans une glace, de temps en temps (faut pas exagérer non plus, hein !), et de vous dire « tiens, c’est chouette ce que je fais là ». Vous vous faites du bien à vous en même temps qu’aux autres. L’égoïsme dans l’altruisme. Vous verrez, ce n’est pas désagréable. Je me demande même parfois si ce mot « bénévole » n’est pas une déclinaison d’un mot qui prendrait un « i » supplémentaire. « Bien é vole ». Ou la légèreté induite par ce bien-être. Bon, c’est peut-être un peu tiré par les cheveux, je sais, je sais... :)


Et pour tous ceux qui verront dans cet édito un « préchage » (oui je sais, ça n’existe pas comme mot mais je fais ce que je veux 😉) pour déjà convaincus, ceux d’entres vous qui œuvrez pour le bien de la communauté, alors un grand merci. Vous savez de quoi je veux parler. Et pour les autres, et bien… essayez !


"Grace", une jeune fille sourde que nous aidons un peu en Indonésie. Elle fait partie de l'équipe junior nationale de parabad désormais.

Je finis par quelques citations que j’aime aussi beaucoup sur le bénévolat.

We make a living by what we get, but we make a life by what we give.” — Winston Churchill

Selfless action is a source of strength.” — Mahatma Gandhi

“No one has ever become poor by giving.” — Anne Frank



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