C’était pas gagné. Aller m’enfermer dans un gymnase 4 jours durant, pendant des rares jours fériés où je n’avais rien de prévu à mon calendrier. Mais la tentation était grande de parcourir les 470 kilomètres pour aller retrouver la troisième édition des France Jeunes organisée par les amis de Mulhouse et de ses environs. Cela faisait un bail que je me disais qu’il faudrait quand même aller voir toutes ces bouilles dont je connais les noms par cœur, mais pas forcément les visages – « tournament software » n'est pas super sexy…
Alors bon, allez, on fait d’une pierre deux coups, les appareils photo et les goodies dans le coffre, c’est parti pour « couvrir » les « France Jeunes 2023 », la double casquette Solibad et Badmintonphoto sur la tête.
Première impression : les sourires. La gentillesse et les attentions de nos hôtes du week-end. La Ligue Grand-Est, le club de Mulhouse, le club de Wittelsheim (cette fois, je l’oublie pas, hein 😊), qui ont une nouvelle fois mis les petits plats dans l’écrin – ce joli Centre Sportif Régional Alsace - et qui nous accueillent avec ce bel accent de l’Est qui me rappelle des souvenirs d’enfance. Faute d’avoir pu embarquer nos supers bénévoles standistes solibadiens jusqu’en terre d’Alsace – ahhhh, les imprévus de dernière minute…, certains locaux viendront nous prêter main forte – un grand merci à eux. Mais il fallait tout de même jongler entre les objectifs et les ventes pour l’Association tout le week-end… Bref :)
Passée la première impression, le choc : que ces jeunes sont devenus bons ! Incroyable, cette qualité de jeu. Des petits bouts de chou, haut comme trois pommes, qui ont pris du grade, mais aussi une sacrée belle technique. Et des gestes que l’on retrouve à très haut niveau. Des attitudes de champions. Des « Wazaaaa » en veux-tu en voilà. Des points levés haut. Des exultations. Des dents serrées comme si leur vie en dépendait. Avec un mimétisme impressionnant des « stars » du badminton mondial que j’ai la chance de côtoyer très régulièrement. Cela se voit que la jeune génération suit ses idoles sur Youtube. Ces minots, qui, cependant, parfois, laissent passer quelques larmes lors de finales perdues. Parce qu’après tout, ces mini-athlètes sont avant tout des enfants.
je me suis d'ailleurs demandé, en passant, si cette pression qu’ils se mettent eux-mêmes sur leurs frêles épaules – pour les plus jeunes en tous cas - n’est pas un peu trop lourde à porter. Alors que, déjà, la société et son système académique sont bien assez lourds à gérer… J’ai vu les étoiles dans les yeux de certains parents, fiers, à juste titre, de leurs rejetons. C’est aussi une aventure familiale. Mais j’ai vu aussi, dans les tribunes, d’autres parents qui craquaient sous la pression, sortaient de leurs gonds, vivaient cette aventure par procuration... Attention à eux, de comprendre aussi que cette pression qu’ils mettent en plus sur leurs enfants, véritables éponges à émotions, n’est pas forcément très saine. Contre-productive, déjà, mais aussi porteuse d’un poids un peu trop lourd à porter pour ces apprentis de la vie. Sachons garder raison et privilégions encouragements réconfort et consolation ou fierté. Et laissons-les vivre ces beaux moments de sport et de partage à leur rythme 😊. Le sport, s’il est un espace de confrontation, reste avant tout un espace d’apprentissage et de partage à déguster avec ses propres émotions, avant que des échéances plus importantes ne viennent un peu enlever le plaisir de ce genre de compétition.
Mais, oui, ils m’ont scotché, ces gamins. Avec cette ambiance assez unique, de retrouvailles, entre potes. Rivaux d’un match, partenaires du suivant. On encourage ses amis, on crie, on « pouet pouet » (d'ailleurs c 'est qui qui a inventé les Vuvuzela portables, hein ? Je préfère largement la trompette de Mr Tournefier, parce que quand on se prend un biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip en pleine oreille sur les bords de courts, bonjour les acouphènes !)
C’est bon enfant, malgré les enjeux. C’est plein de vie. Plein d’hormones. Plein de talent. De gentillesse. De classe. Ces gamins m’impressionnent par leur faculté à faire de ce terrain de jeu aussi une terre de vie, avec des valeurs fortes. De respect de l’autre. La tradition des serrages de main aux entraineurs d’en face en sont un beau symbole, mais j’ai vu aussi vraiment de jolis gestes de fair-play ce week-end, qui me rendent fier de notre sport.
Et puis, et puis… certains sont sacrément doués. Et travailleurs. Chapeau à ceux qui les ont emmenés jusque là. La tradition du bad Français de haut niveau, définitivement en marche depuis quelque temps, a de belles années devant lui et de beaux atours avec ce que j’ai pu voir ce week-end. Nos juniors sont acérés. Les cadets et minimes pas loin du tout avec un très bon niveau européen comme ils le démontrent régulièrement sur les compétitions de référence. Les futurs Popov, Lanier and Co sont bien dans la place. Avec classe. J’ai hâte de les retrouver, pour certains, sur des IFB, ou des compétitions du World Tour. Ca ne saurait tarder. Et les plus jeunes sont vraiment trop mignons, en plus d'être des minis-athlètes plein de rêves. Qu'il faut absolument garder, même si le haut niveau ne sera pas accessible pour tous.
Difficile pour moi de retenir seulement quelques images de ce week-end bien dense, mais comme cela, sans réfléchir, peut-être les larmes de stress cette maman avant les trois finales de sa petiote, ou celles de Jeanne, de tristesse, sitôt tombé le volant de la défaite touché terre. L'entrain et la "Good vibe" attitude du jeune Esteyban. La douceur du regard de Mady, lui aussi pétri de talent. Tom et son flegme attachant. Marie et son titre après une saison compliquée. Rémy et son parcours hors structure qui vient une nouvelle fois signer une belle victoire. La hargne de Mathilde, et son saut de victoire dans les bras de son entraineur d’Aulnay. La complicité évidente entre Kathell et Clémence, voire même entre des adversaires du jour – Yohann, qui semble être un sacré numéro à venir défiler avec les juges de ligne – et Arthur, qui lui aussi semble promis à un bel avenir en plus d’une belle personnalité.
J’ai pris un malin plaisir avec l’ami @Lucas Noyon, à immortaliser ces têtes blondes ou un peu moins blondes, à redécouvrir ce qui fait la grande famille du badminton, avec tous ces parents tellement investis (merci au passage à tous ceux qui sont venus nous saluer et remercier, voire même proposer de nous nourrir ou de nous offrir une belle brioche), ces entraineurs qui font des miracles, ces joies et ses peines. Brutes. Bref, pour dire vrai, et reprendre une expression peut-être plus trop à la mode « j’ai kiffé grave » cette couverture en terre d'Alsace.
Nos photos sont accessibles et téléchargeables sur le site www.badmintonphoto.fr (A Vot’ bon cœur - pour aussi montrer l’appréciation que vous portez à notre travail de photographe, bien fatiguant par ailleurs, où simplement pour donner un petit coup de main à Solibad puisqu’une partie des bénéfices des ventes iront à nos programmes (ben oui, parce que niveau vente, c’était pas « Ouf », ahahah)
Bonne récupération à tous – va y avoir des "crampés" pour les sportifs et des autres qui vont faire une bonne nuit bien méritée – du côté des organisateurs !
Kenavo !
Raphaël Sachetat
Très bel article et que dire du choix des photos. Un très beau sport et de belles personnes que vous avez réussi à décrire de manière remarquable.
Nicolas S.
Bonjour,
Quel article.
Magnifique. Merci de relayer cela.
Cela traduit exceptionnellement bien ces moments passés.
C'est grâce à vous aussi que ce sport grandit et grandira encore.
Nous ne connaissions pas ce milieu, ce sport mais quels moments inoubliables il procure.
Bravo à tous, mercis de nous faire vivre cela.
Carpe diem et Vive le Bad !!
Famille BUSONI
Parents de Tomtom BUSONI