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Edito – J’ai joué au bad avec Lin Dan sur la Tour Eiffel.

« In the mood for badminton »….

 

Sur le site officiel de Lin Dan - Lui même, Maggie Cheung, Raphaël et Alex Lanier


Bon, voilà. Je sais, le titre fait un peu racoleur. Voire crâneur... Mais en fait, cet édito est plutôt là pour partager ce que le badminton peut faire vivre de moments inoubliables, parfois. Alors comme je manie mieux la plume (enfin le clavier) que la raquette, et que même si je préfère très largement être derrière l’objectif que devant, je vais raconter ce week-end un peu dingo. Retour en arrière.

 

Il y a 3 semaines.  4 appels en absences en 2 minutes de Hongyan. Bon. Je rappelle.

-              Raphael, Raphael, est-ce que tu es disponible le 17 avril ?

-              Salut Hongyan. Euh, je ne sais pas, pourquoi ?

-              Il y a un match d’exhibition à la Tour Eiffel avec Lin Dan !

-              Oui, j’en ai entendu parler. Il faut aller prendre des photos ?

-              Non non, j’ai proposé ton nom pour que tu joues l’un des matchs d’exhibition avec Lin Dan et ton profil les intéresse beaucoup !

-              Hein ?

 

Voilà. C’est comme cela que cette dinguerie a commencé. Il s’est avéré qu’effectivement, mon profil cochait les cases de ce match de l’amitié entre la France et la Chine, dans le cadre double des 100 jours avant les Jeux Olympiques et du 60eme anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises. Il fallait une « personnalité du badminton français » pour jouer aux côtés d’Alex Lanier. J’imagine que mes multi-casquettes de fondateur de Solibad, Badmintonphoto (et Badzine qui sait ?) en plus de mon investissement dans le monde olympique depuis 20 ans et les récentes 8 pages sur notre sport dans les Echos ont dû faire pencher la balance. Bref, même si je ne me sentais pas grande légitimité dans cette histoire, me voici avec ma raquette et mon sac de sport, avec l’ami Alex (qui lui, pour le coup, avait toute sa place sportive), à partager l’affiche avec Peter Gade, Taufik, Lee Chong Wei, et Lin Dan.  Ce dernier avait imaginé avec son staff marquer les 100 jours avant les Jeux en invitant les « Yonex Legends » à jouer sur le premier étage de la Tour Eiffel, symbole s’il en est des Jeux à venir, et de Paris en général. Évidemment, cela ne s’était jamais fait. Le salon Gustave Eiffel s’est mu en quelques heures d’une salle de conférence de presse en un court de bad avec vue directe sur le sacré-cœur et le tout Paris. Improbable. Juste dingue, en fait.


Personne n’y croit trop. Mais si. Quelques dizaines de chaises pour les quelques rares privilégiés sont disséminés autour du court. Avec Alex, on hallucine un peu, mais on se tient, cois, sur nos chaises, des étoiles plein les yeux. On nous appelle sur le court, on fait le toss – c’est même Stéphane Venet, arbitre international qui officie. La classe quand même. En face de nous, Lin Dan, le meilleur joueur de tous les temps, tout sourire. Et sa partenaire d’un jour – d’un match : la célébrissime actrice Hong Kongaise Maggie Cheung, que j’avais découverte avec émerveillement aux cotés de Tony Leung dans le chef d’œuvre de Wong Kar Wai « In the mood for love », dont la bande annonce est systématiquement sur toutes mes playlists. C’est parti. « On my right, Lin Dan and Maggie Cheung. On my left Alex Lanier and Raphael Sachetat” qu’il dit Stéphane. J’avoue, j’ai failli lui faire répéter… Et c’était parti pour une partie de plaisir, de rires, surtout. De plongeons (j’ai même eu droit aux applaudissements de mes trois camarades de jeu sur l’un d’eux alors que ma peau, laissée sur place, n’était pas du tout du même avis…) ; 45 minutes à se faire plaisir. A défaut d’un grand match de badminton (avec, vous vous en doutez, une certaine difference de niveau, avec mon P10 fillette), nous avons amusé la galerie – parait-il. En tous cas, les rires fusaient sur et hors des courts, et c’était bien là l’essentiel.

Autour d’un court de badminton, se rejoignaient les différences, d’âge, de culture, de genre, de métiers, autour d’un joli moment d’amitié pour un moment et un lieu symboliquement assez magique. Pour la petite histoire, on a gagné en trois sets et avons reçu notre trophée des mains de Son Excellence l’ambassadeur de Chine en France, alors que Juliette Binoche, venue en « guest star avec Mélanie Laurent,  tombait dans les bras de son amie Maggie. L’inverse aurait pu marcher aussi 😊. Nous avons laissé place ensuite aux « vraies » légendes, Peter, Taufik, Chong Wei et Lin Dan pour un show dont seuls ils ont le secret. Sous les yeux ravis de quelques dizaines de privilégiés – des invités VIP Chinois pour la plupart, dont beaucoup avaient fait le déplacement d’Asie juste pour l’occasion.

Les quatre "legendes du badminton" jouent au premier étage de la tour Eiffel

 

Le lendemain, l’invitation à venir retrouver ces 4 légendes m’amenait sur les quais de Seine, dans l’un des sanctuaires de la gastronomie française, chez Alain Ducasse. J’y retrouvais avec plaisir– avec Alex, toujours - les quatre joueurs avec qui j’ai eu plaisir à échanger plus longuement. C’est vrai que ces 4 méga stars, je les ai connus jeunes prodiges adolescents et timides. Et vu et admiré leurs carrières fulgurantes. Ils sont restés simples et accessibles, tout idoles qu’ils sont dans le monde entier – un trait de caractère de ce sport, dont les héros sont aussi les ambassadeurs de l’humilité et des vrais modèles pour les jeunes générations. Des mets extraordinaires de finesse se succédaient sur les superbes tables du « Ducasse en Seine », naviguant doucement à travers la capitale. Des chefs Hong-Kongais étaient même venus spécialement pour préparer la pièce maitresse du repas – une Abalone « Forum » braisée, Shiitaké. Du grand art culinaire, et ce sont, après nos pupilles, nos papilles qui régalaient. Une soirée incroyable, tout simplement, à l’image de ces deux jours hors du temps.

Les légendes Indonésiennes participent aux Solibad Days avec les enfants des programmes

 

Deux jours plus tard, je recevais avec tout autant d’émotion les images venues d’Indonésie, où d’autres méga stars avaient fait un cadeau merveilleux à tous les petits bouts de nos programmes Solibad & Yayasan Bintang Kidul, issus des rues ou de la déchetterie de Jakarta. Les portes du centre nationale s’étaient ouvertes grands pour eux, juste pour eux, avec l’aide malicieuse de la Fédération Indonésienne – tout aussi solidaire que la FFBaD à notre égard. Et ils ont joué et discuté avec leurs idoles – Jonatan Christie, Anthony Ginting et d’autres. Ils ont passé la journée là bas. Dansé, ri. Mangé. Ont été gâtés par toute l’équipe organisatrice de l’Open d’Indonésie, mobilisée bénévolement pour ces « Solibad Days ». J’aurais tellement voulu me partager en deux et pouvoir participer aussi à cette journée magnifique, dont je ressentais l’émotion à travers les belles images.

 

Et je me suis dit que le sport, parfois, peut faire vivre des aventures humaines extraordinaires… et que je suis un fieffé et humble chanceux de pouvoir vivre de tels moments...


Raphaël Sachetat

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