Carolina Marin et Viktor Axelsen ont survolé les finales du Super 1000 de Thailande, laissant des miettes à leurs adversaires du jour, la Taïwanaise Tai Tzu Ying et le Hong-Kongais Ng Ka Long respectivement. Les doubles, eux, restent dans l’escarcelle asiatique. Une journée riche en émotions...
Drôle d’ambiance, pour des finales de Super 1000. Pas un chat dans la salle, mesures anti-Covid oblige. Parfois, un applaudissement de la part d’un des officiels ou rare coéquipiers de joueurs occupant les premiers rangs de l’IMPACT Arena. Qu’à cela ne tienne, nos Européens ont fait belle figure aujourd’hui, devant des centaines de millions de téléspectateurs, qui languissaient de voir du haut niveau depuis l’Open du Danemark, mais surtout depuis le dernier Super 1000 de la saison, le All England. A commencer par Carolina Marin, vêtue de la nouvelle collection de son équipementier dont les 75 ans faisaient un clin d’œil évident au style britannique. En face, Tai Tzu Ying, tout apprêtée, maquillée, même. Mais ce rouge à lèvres n’aura pas beaucoup vu de sourire lors d’une finale a sens – et à cris – unique.
L’Ibère n’a pas fait dans le détail, survolant littéralement la rencontre alors que son adversaire semblait clairement dans un jour sans. Sans sa créativité incroyable. Sans ses jambes qui ramènent tout. Avec des problèmes de respiration liées à une allergie, comme elle l'expliquera plus tard sur ses réseaux sociaux. Caro, elle, était bien dans son assiette et en pleine forme. 21-9, 21-16 et 44 petites minutes. Rarement la numéro un mondiale avait subi tel revers. Caro, elle exulte, lève les yeux au ciel et fond en larmes, partageant sans doute cette première victoire depuis la disparition de son papa l’année dernière. Elle retrouvera quelques minutes plus tard sur le podium son sourire radieux, que l’on a pu rapidement apercevoir alors qu’elle est exceptionnellement autorisée quelques instants à quitter ce masque qui la suit depuis 15 jours maintenant.
Viktor Axelsen, lui, triomphe une nouvelle fois sur un Super 1000, après l’épreuve britannique de mars dernier.
Ce tournoi en Thaïlande étant un « rattrapage" du calendrier 2020, le voilà donc titulaire de 2 des 3 plus gros tournois de la saison, avec le dernier se déroulant la semaine prochaine. Toujours sans Momota, dont on sait qu’il a particulièrement du mal à le battre. Le Nippon, resté chez lui pour cause de Covid, a annoncé avoir repris l’entrainement, mais ici en Thaïlande, le roi reste bien le champion Danois, qui pourrait rentrer dans l'histoire à remporter les 3 titres majeurs sur une même saison. Le Hong-Kongais Ng Ka Long, invité surprise à ce stade de la compétition, n’a pas pu faire grand-chose. A part marquer 14 points dans chaque set, ce qui, vu la forme d'Axelsen, n'était déjà pas si mal.
En mixte, la finale à Bangkok était un remake de la finale du All England entre les Thais Puavanapuech/Taerattanachai face aux Indonésiens Jordan/Oktavianti, tombeurs des tricolores Gicquel et Delrue en demi-finale. Ce sont les locaux qui s’imposent et prennent leur revanche de Birmingham. Résultat inversé en double dame, où les Indonésiennes Polii/Rahayu s’imposent sur les Thaïlandaises. Avec, là encore beaucoup d’émotions pour Greysia Polii, dont le frère est décédé très récemment – le lendemain de son mariage – et sa famille frappée par des cas de Covid graves. En larmes, elle a dédié le titre à celui qui l’avait quasiment élevée.
Le double homme fut, lui, de toute beauté, clos par un énorme suspense et une victoire finale de Lee Yang et Wang Chi-Lin sur les Malaisiens Goh et Tan, joueurs indépendants qui voient peut-être le bout du tunnel après une année noire pour eux, n’ayant aucune ressource ni aide pour compenser l’annulation en série des tournois, contrairement à beaucoup de joueurs asiatiques, soutenus par leurs fédérations.
Clap de fin pour cet événement hors norme, dont la première manche se termine alors que la fin de la quarantaine officielle approche. Avec le début, mardi, de la deuxième semaine de compétition dans cette même salle, et quelques timides levées de restrictions sans doute bienvenues pour les joueurs, qui devraient pouvoir s’aérer de temps en temps autour de l’hôtel, tout en restant dans la stricte « bulle » sanitaire mise en place. Autre bonne nouvelle pour les estomacs – un partenariat avec plusieurs restaurants du centre de conférence où se situe la salle devrait permettre aux joueurs de choisir leurs repas à partir de mardi également. Une nouvelle de choix, alors que fleurissent sur les réseaux sociaux les images des premiers repas en barquette servis lors de la quarantaine de préambule à l’Open d’Australie de tennis – les Djokovic, Nadal and Co s’apprêtent à vivre ce que leurs homologues badistes ont vécu à leur arrivée à Bangkok il y a deux semaines...
Journée "off" demain pour les officiels et organisateurs, avant le « bis repetita » de la semaine prochaine avec le TOYOTA Thailand Open qui prendra ses marques. Les Bleus reviendront une nouvelle fois sur les courts pour ce deuxième opus, toujours Super 1000. Thom Gicquel et Delphine Delrue auront le plaisir de retrouver leurs adversaires de la demi finale, Jordan/Oktaviani au premier tour. L’information du jour pour le duo tricolore, c’est que les points acquis cette semaine leur assure une qualification pour les Finales du World Tour, et donc un bon pour une semaine supplémentaire à Bangkok
Photos (live) : Erika Sawauchi et Raphael Sachetat pour Badmintonphoto
Les résultats
(des remplaçants aux Japonais seront tirés au sort demain, notamment pour Brice Leverdez et la paire Lefel/Tran)
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