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PARALYMPICS 2020 - Le point à J-3

Photo du rédacteur: Raphaël SachetatRaphaël Sachetat

A trois jours de l’ouverture de la compétition de parabadminton à Tokyo, Badzine fait un point sur la compétition et les chances des tricolores.


Pour revenir sur la compétition elle-même, Tokyo 2020 marque une nouveauté : c’est en effet la première fois que le badminton sera joué aux Jeux Paralympiques. Cette très grande nouvelle, apprise il y a quelques années, a permis un développement sans précédent de cette discipline, notamment en France. Suite à l’annonce de cette arrivée aux Jeux, l’IPC (International Paralympic Comitee) avec la Fédération Internationale a du statuer sur les catégories jouées – avec des crève-cœurs forcément pour les athlètes dont la catégorie n’est pas sélectionnée en septembre 2017, (comme par exemple le DH SL3-SL4 ou les tricolores Gailly/Thomas sont 4emes mondiaux ou encore le Double hommes petites tailles où Morat/Noakes sont 3emes mondiaux, dont les catégories ne sont pas retenues) et sur le nombre de joueurs acceptés sur la compétition. Ce dernier est drastiquement différent des valides, puisqu’au lieu de 172 athlètes participants aux Jeux fin juillet, Tokyo n’accueillera cette semaine que 90 joueurs de 24 pays (quasi parité puisque 44 femmes et 46 hommes), c’est dire si la qualification était drastique ! C’est dire aussi la performance des Bleus, qui, avec 6 athlètes, est l’une des délégations les plus représentées (derrière le Japon, l’Inde, la Corée, la Thaïlande, la Chine et l’Allemagne)


Le format de la compétition est en poule de 3 ou 4 joueurs ou paires. Quel que soit le nombre de joueurs ou paires par poule, deux sortants à chaque fois, avec, soit une qualification en demi-finale, soit en quarts de finale selon les statuts des uns et des autres.


Le tirage et les chances des Bleus



Lucas Mazur – Le favori


Avec 6 athlètes en lice, donc la France peut attendre des médailles. Avec, en premier lieu, Lucas Mazur qui représente la meilleure chance d’Or côté français. Sa carrière internationale est impressionnante, avec seulement 5 défaites pour 110 matches en simple SL4. Cette année, il est en grande forme, invaincu sur le circuit avec deux victoires en Espagne et à Dubai. Il est tête de série numéro 1, et affrontera en poule l’Allemand Pott qu’il a battu facilement en Espagne, l’Indonésien Susanto et l’Indien Yathiraj – attention à ce dernier, qui l’avait battu 21-19 au troisième set de l’Open du Pérou l’an dernier.

Dans l’autre groupe, deux adversaires sont particulièrement à surveiller : l’Indonésien Fredy Setiawan, contre qui Lucas a joué 6 fois déjà et gagné 5 fois, et l’Indien Tarun Tarun, qui avait lui aussi remporté un match face au tricolore. Mais si tout se passe bien, si le joueur de Chambly supporte la grosse pression sur ses épaules, il pourrait s’imposer le 5 septembre pour devenir le premier joueur de l’histoire du badminton tricolore médaillé d’Or. Mais chaque chose en son temps…


Un doublé en mixte ?


Lucas jouera aussi en mixte, avec Faustine Noel. Le duo est deuxième mondial, derrière les inéluctables Indonésiens Leani Oktila et Hary Susanto, numéros 1 mondiaux. La bonne nouvelle, c’est que les deux paires sont dans deux poules différentes, mais également que les tricolores ont enfin réussi à battre les Asiatiques lors de leur dernière confrontation, à Dubai cette année (21-19 au troisième set !), alors qu’ils avaient jusque-là toujours perdu. Le tirage au sort les confrontera dans la poule B aux Indiens Baghat/Kohli, qu’ils ont toujours battu, et aux Thaïlandais Teamarrom/Nipada, contre qui ils ont perdu une seule fois sur 4 rencontres, au Pérou l’an passé. Mais là encore, les Bleus sont en grande forme, invaincus sur 2021, et auront à cœur d’aller chercher l’Or, même s’ils ne sont pas favoris. Mais avant cela, il faut d’abord finir dans les 2 premiers de la poule pour aller disputer les demi-finales.


Triple engagement pour Faustine


Faustine Noel, elle, aura fort à faire à Tokyo, puisque la Bretonne est engagée dans trois disciplines. En simple, l’affaire s’annonce compliquée : elle est dans la poule de la grandissime favorite Indonésienne, Leani Ratri Oktila, que Faustine n’a jamais battue en 6 rencontres. Même si le premier set disputé contre l’Asiatique à Dubai était encourageant, la marche reste haute – mais pas impossible, comme c’est le cas notamment lors de ces compétitions ou la gestion du stress joue une part cruciale dans les résultats. Il faudra donc aller créer un véritable exploit pour se qualifier pour la finale. Mais, contrairement aux autres catégories, il n'y aura ici en WS SL4 qu'une sortante, et donc, il faudra à Faustine un exploit pour atteindre les demi-finales. Son autre match de poule, pas une mince affaire car Faustine n'a jamais battu Sadiyah, mais les matches contre l’Indonésienne sont toujours très disputés.


Vive la Bretagne !



En double dames, Faustine sera associée à Lenaig Morin, une autre Bretonne, qui vient tout juste de fêter ses 30 ans, quelques jours avant son titre de championne de France de double à Carquefou. Les deux tricolores sont 5èmes mondiales, avec un titre glané en Espagne en juin. Là encore, le tirage au sort a mis sur la route des tricolores une paire contre laquelle elles ont toujours peiné : les Chinoises Ma et Cheng. Elles peuvent en revanche espérer battre leurs autres adversaires de poule, les Indiennes Parmar/Kohli, qu’elles ont d’ailleurs toujours battu, mais toujours avec difficulté. Il faudra réitérer pour espérer finir deuxièmes de poule et se qualifier pour les demi-finales, avec une difficulté supplémentaire à gérer pour Léanig, qui souffre d’une Sclérose en plaques : la chaleur très lourde à Tokyo, même si les salles sont climatisées.


La bonne humeur avant tout


Il se caractérise lui-même comme le bout-en-train de la troupe, Méril Loquette est aussi du voyage à Tokyo. Le natif de Boulogne Billancourt jouera dans la catégorie SU5. 5eme mondial, le joueur de Maisons-Laffite espère brouiller les cartes dans un groupe de quatre où il n’est pas favori, mais où tout reste ouvert. Il devra affronter la TDS 1 de ce tournoi, l’Indonésien Anrimusthi, qu’il n’a jamais battu, mais à qui il a plusieurs fois donné du fil à retordre. Autre adversaire coriace, le Polonais Mroz, qu’il connait bien là encore, mais qu’il a battu – pour la première fois au Canada en 2019 – date de leur dernière confrontation. Ce match sera crucial pour une qualification en demi-finale puisque deux joueurs sortiront de poule. Enfin, Méril sera opposé à un autre Indonésien, Sugroho, qui mène 2/1 dans leurs têtes à têtes.





David et Thomas à l’épreuve Coréenne


David Toupé et Thomas Jakobs sont eux en lice dans les catégories fauteuil. Opposés lors des championnats de France à Carquefou il y a quelques semaines, ils se retrouveront à Tokyo du même côté du filet, avec un tournoi compliqué à gérer en la présence de deux paires Coréennes, ultra favorites pour le titre. Dans leur poule, Lee Dong Seop et Kim Jungjun seront donc logiquement favoris, mais les tricolores ne les ont rencontrés qu’une seule fois, il y a deux ans au Canada, avec une défaite 10-21, 11-21. Leurs autres adversaires, en revanche, ils les connaissent bien pour les pratiquer régulièrement : les Thaïlandais Homhual et Junthong. Et, à part en Espagne récemment où les Bleus n’avaient pas joué leur meilleur match, toutes les confrontations ont été très serrées. Il faudra, pour espérer une médaille, les battre enfin, pour ce 7eme match contre eux.


David et Thomas seront aussi alignés chacun de leur côté en simple – dans deux catégories différentes. En WH1, David a eu la chance d’échapper aux Coréens Lee Dong Seop et Lee Sam Seop, mais devra aller chercher une victoire inédite face au Chinois Qu Zi Mo, tête de série de cette poule C, contre qui il n’a joué, et perdu, qu’une seule fois – aux Mondiaux 2017. L’autre adversaire de David, le Japonais Nagashima, jouera lui aussi pour une médaille et il faudra à David faire aussi bien qu’en Chine il y a deux ans où il avait sorti l’Asiatique en quarts de finale après un match à rallonge. De son côté, Thomas Jakobs sera confronté au Japonais Kajiwara – un joueur en forme, et au Hong Kongais Chan. Si les chances de qualifications restent possibles, nul doute que Thomas saura engranger de l’expérience pour cette première Paralympique.


Nul doute que Sandrine Bernard, benoit Larcher et Loris Dufay, les entraineurs des Bleus auront de quoi s’occuper pour aller glaner le maximum de médailles.


« En tous cas, le moral des troupes est au beau fixe » rappelle Loris Dufay en direct de Tokyo, juste avant de quitter le Village Olympique. « Il fait un peu chaud, mais les salles sont climatisées. Nous sommes bien installés au Village, et on discute beaucoup avec les autres délégations françaises – c’est très intéressant. Les athlètes sont en forme, pas de blessures, et ils sont tous focalisés sur la compétition »


Les premiers matchs des tricolores se joueront à partir du lundi 1er septembre, à suivre à la fois sur le site officiel de la compétition ICI




En résumé pour l’ensemble de la compétition :

5 jours de compétition

14 catégories représentées

6 Français en lice


Les catégories jouées à Tokyo :

  • Simple WH1 (Hommes/Femmes)

  • Simple WH2 (Hommes/Femmes)

  • Simple SL3 (Hommes)

  • Simple SL4 (Hommes/Femmes)

  • Simple SU5 (Hommes/Femmes)

  • Simple SH6 (Hommes)

  • Double WH (Hommes/Femmes)

  • Double SL3-SU5 (Femmes/Mixtes)

Pour rappel :


La classification pour le badminton est organisée de la façon suivante :

  • WH1 : Joueurs qui ont besoin d’un fauteuil roulant (‘wheelchair’ en anglais, WH) pour jouer au badminton et qui ont, en général, une déficience au niveau des jambes et du tronc (sans abdominaux)

  • WH2 : Joueurs qui pourraient avoir une déficience d’une ou des deux jambes, et une déficience minime ou nulle au niveau du tronc. Dans cette classe, les participants sont en fauteuil roulant (avec abdominaux)

  • SL3 : Joueurs qui doivent jouer debout. Le joueur peut avoir une déficience d’une ou des deux jambes, et un mauvais équilibre en marchant ou en courant.

  • SL4: Deuxième classe de jeu debout où les joueurs ont une déficience moindre que dans la catégorie *SL3. Le joueur peut avoir une déficience d’une ou des deux jambes, et une déficience minimale de l’équilibre en marchant ou en courant.

  • SU 5: Joueurs ayant une déficience du membre supérieur. Elle peut être située sur le membre utilisé pour jouer ou l'autre.

  • SH6 : Joueurs de petite taille.

Photos : Badmintonphoto

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