Après un premier sacre à Orléans en 2021, à huis-clos, Toma Popov Junior est allé remporter une deuxième fois ce Super 100 du BWF world Tour, devant son public. Avec maestria.
La joie était tout aussi intense. Le cri de victoire finale, à genou, aussi fort. Sauf que cette fois-ci, Toma Junior Popov était face à son public plutôt qu’a une simple camera dans un stade vide, il y a un an exactement. Le Fosséen a mis le feu au Palais des Sports d'Orléans, en allant chercher un deuxième titre d’affilé – une autre première historique – sur un tournoi du World Tour. Chez lui, en France, qui plus est.
Les choses étaient bien parties pour lui, avec un premier set à sens unique, où l’on se demandait même comment son adversaire du jour, le jeune Indien, Mithun Manjunath avait pu parvenir à ce stade de la compétition tant il semblait sans solution et sans grande inspiration. 21-11 en 20 minutes de jeu, le public est aux anges et voit déjà son poulain monter une nouvelle fois sur la plus haute marche du podium. C’était sans compter sur la capacité de l’Indien à revenir dans le match, avec une grande précision, un faux rythme imposé et des attaques qui font mouche dès le début du deuxième set. Du côté tricolore, les 4 semaines de compétition d’affilée commencent à se faire sentir dans les jambes. Manjunath joue juste et prend nettement l’avantage dans le set pour passer a 11/6 à la pause. « Je me suis dit à ce moment-là « c’est bon », je dois revenir dans le match, je ne voulais pas aller jusqu’au troisième se car je savais que son jeu sur la longueur pouvait faire mal. Il a commencé à faire quelques erreurs et j’ai grappillé point par point pour revenir au score » explique Toma.
« C’est un peu aussi pour mon frère »
Le Français revient alors doucement dans le match, poussé par le public. A 17/17, il prend l’avantage 19/17, mais l’Indien ne mâche rien et revient à 19/19, poussant le suspense à son paroxysme. Un énorme smash long de ligne permet au géant sudiste de s’offrir un point de match. Un seul suffira, avec un long échange où les deux adversaires alternent les attaques, les défenses superbes, mais c’est finalement Toma, plus solide, qui s’impose alors qu’un dernier volant de son adversaire vient mourir à l’extérieur de la ligne, aux pieds de Toma Popov – le père et coach, jubilant lui aussi à juste titre alors que son fiston finissait cette rencontre sur les genoux.
« C’est énorme de gagner ici à nouveau, surtout devant ce public alors que l’année dernière, la salle était vide. Ca fait vraiment plaisir. C’est un peu une victoire aussi pour mon frère car nous nous sommes joués en demi-finale et quelque part, c’est moi qui l’ai éliminé du tournoi. C’est mon quatrième titre sur le World Tour, dont deux en France, ça fait vraiment plaisir, surtout ici, dans cette ambiance, avec les lumières, les spectateurs, on a l’impression d’être dans un mini IFB. J’espère que ce tournoi passera en Super 300 et que je pourrai venir défendre mon titre l’année prochaine »
La suite pour Toma ? « Avant tout, me reposer, cela fait quatre semaines que nous sommes en tournoi, cela commence à peser sur les jambes, et c’est long d’être loin de sa vie sociale aussi longtemps. Je vais donc d’abord récupérer, avant de me préparer pour les championnats d’Europe à la fin du mois »
Dans les autres rencontres, les plus Françaises des Bulgares, les « Stoeva Sisters » se sont imposées logiquement face aux Allemandes Kuespert/Mosczynski (avec au passage un point magique à 16/13 au deuxième set où les deux Bulgares ont toutes les deux changé de raquettes pendant l’échange à revoir en replay sur la chaine Youtube de la FFbaD). Elles remportent le tournoi une troisième fois en montant toute l’étendue de leur talent Les Singapouriens Hee/Tan, bourreaux des deux paires tricolores, s’offrent un deuxième tournoi sur le circuit après le Super 500 en Inde, en remportant la finale face à une jeune paire d’Indonésiens. Malgré un premier set impeccable, l’Américaine et jeune maman Iris Wang s’incline en simple dame pour la dernière finale de la journée face à l'excellente jeune Indonésienne Wardani, le double homme ayant été annulé suite au contrôle positif au Covid de l’un des deux joueurs Malaisiens, sacrant par défaut les Néerlandais Van Der Leck/Jille, qui auront récupéré en catimini leur trophée en zone mixte.
Le rideau se ferme sur une nouvelle belle édition des Masters, toujours aussi plaisante à suivre malgré un nombre de spectateurs un peu décevant comparé à l’ère pré-covid. Il faudra désormais attendre le mois de juin pour savoir si le statut Super 300 sera octroyé au tournoi, pour voir sans doute plus de monde, et en tous cas des joueurs d’un calibre supérieur.
Les résultats :
MX : Hee/Tan (SIN) battent Kusharjanto/Kusumawati (INA) : 21-12, 16-21, 21-13 SH: Toma Popov (FRA) bat Minthun Minjunath (IND) : 21-11, 21-19
DD : Stoeva/Stoeva (BUL) battent Kuespert/Moscynski (ALL) : 21-15, 21-14
SD : Putri Kusuma Wardani (INA) bat Iris Wang (USA) : 7-21, 21-19, 21-18
DH : Jille/Van Der Leck (NED) battent Arif/Khaidal (WO)
Photos (live) : Yohan Nonotte / Badmintonphoto
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